samedi 18 septembre 2010

Descente musclée au parc royal

Lundi soir, temps pluvieux et programme télé dénué de tout intérêt (une fois de plus,l'alternative réductrice entre séries françaises policières ringardes et table ronde aux invités aglutinés autour d'un Arthur au rire plus faux que jamais)... le moment idéal pour s'adonner à une bonne soirée bien arrosée entre potes.
Le temps de passer acheter une bouteille rosée de Chimène (homonyme de cette grande chanteuse du moment qui nous chie des reprises de Sardou avec une sensiblerie à vomir), et nous voilà partis chez Ripley van de Nacht.
Après quelques verres, quelques cloppes et quelques histoires croustillantes, nous sommes tous les trois prêts à décoller. Emmenant avec nous force capotes et gel, sans oublier notre belle Chimène qui avait déjà été renouvelée, nous montâmes dans la voiture, enthousiastes comme des femmes séquestrées par des maris autoritaires qu'on lâcherait soudainement sur le trottoir.
Prochaine étape: le Parc Royal. C'était un jour comme les autres: quarantenaires ventripotants, kennies aux capuchons bien rabattus pour se donner un air de discrétion, stars en jeans taille basse moulant un cul encore indemne ou encore racailles trop libidineuses que pour attendre un feu vert féminin se succédaient , tourbillonaient autour de la fontaine avant de disparaitre dans la fosse au vices.
Nous nous garâmes juste en face de la grille, après que l'infirmière diplomée et Ripley, dont seul l'appétit du vice égale la vue, aient repéré un partenaire potentiel, assis sur un banc, à la droite de la grille.
Mes jambes me transportaient déjà... mais la distance et l'obscurité avaient altéré mon jugement et je m'éloignais déjà du banc occupé par le quidam.
Je jettai un oeil par dessus la rembarde qui dominait la fosse quand une voix autoritaire me dit avec un applomb sans doute emprunté au policier du dimanche soir de TF1: "Il faut vous aider?!" Ils étaient trois: Averel Dalton, Jimmy Sommerville (pas le vrai, car le vrai aurait prétexté une embuscade et serait en train de sucer trois queues à la fois derrière les buissons) et Lacey (de Cagney et Lacey) avaient bravé le danger et le froid afin de s'acquitter d'une mission où Bruxelles était en péril: fouiller chaque buisson afin de débusquer et de chasser les gays de ce lieu d'apparat.
Ils employèrent des techniques hautement sophistiquées; on aurait cru revoir la scène finale du Silence des Agneaux. Nos trois Jodie Foster s'enfonçaient dans les taillis avec extrême prudence, la lampe torche sillonnant avec effroi chaque recoin plus obscur. Ils ne tournaient le dos à aucun angle mort et avançaient collés l'un à l'autre, ayant opté pour la tactique triangulaire, afin de ne pas se faire surprendre. C'était haletant de suspense! Je croyais entendre de loin la respiration hyperventilée de Jodie traquée par le pervers Buffalo Bill.
Le danger était omniprésent, qui sait quelle scène décadente allait révéler la lampe torche? une pipe bien saucée ou une sodo bestiale? Lacey en aurait certainement lacéré son hymen!
Les officiers avaient disparu plus loin. Extrêmement peu impressionnés, ou bien qui sait, peu conscients du danger, les gays continuaient leur ronde infernale. Nous nous dirigeâmes vers la voiture, écoutant un bon morceau en renversant une fois encore la belle Chimène.
Mais les agents reparurent, miraculeusement indemnes et sans taches. Je pense qu'ils nous avaient identifiés comme les cerveaux de cette vaste opération de baise collective en plein air car déjà ils s'avançaient vers nous, en parlant dans un talky-walky.
(à suivre)

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